Redon - Plessé 25 km

En traversant Redon ce matin, nous avons vu des gens qui avaient encore le nez emmitoufflé. Les automobilistes raclaient leur pare-brise givré.

Dans les fossés, l'oenanthe (type de cigüe) pliait sous l'effet du froid. Il y avait de la glace dans les flaques d'eau.

Mais pas de quoi faire peur à deux pèlerins presque endurcis à la froidure. Le printemps se fait vraiment désirer ; pas un seul bourgeon dans les arbres, même les pruneliers tardent à fleurir. Papa Jean de Ramousies nous dirait qu'avec la floraison des pruneliers s'en va l'hiver ; il nous dirait aussi qu'un gel assassin peut venir avec celle de l'aubépine dans un mois. Pour nous, une pousse de lathrée clandestine osait pointer le nez. On sent bien que le printemps approche mais ça n'est pas encore ça.

Entre Redon et Plessé, hormis quelques vaches, nous n'avons quasiment vu personne. Même pour la pause matinale il a fallu se la jouer à la spartiate. Plutôt que de s'asseoir sur le béton, nous avons choisi un tas de gravier bien sec. C'est nettement plus moelleux. Et comme nous grignotions des fruits secs, il a fallu faire attention à ne pas croquer de gravillons.

En pleine campagne, dans un lieu dénommé le "bon laboureur", nous avons découvert d'énigmatiques messages accrochés à une barrière de propriété (mal enretenue). Apparamment une brave homme en veut à la terre entière et il le fait savoir à tous ceux qui passent  en affichant cela à sa barrière.

A Plessé c'est avec un grand plaisir que nous avons pris un café et un thé à l'"Escapade". Deux zigotos prétendant aller à pied jusqu'à Rome ont expliqué à la patronne leur démarche. Merci Madame pour ces consommations offertes. Oui ! Le monde est peuplé de braves gens.

A l'entrée de la forêt du Gâvre, nous avions fixé rendez-vous à Gaby et Annette qui nous ont ramené chez eux à la Fontaine aux Daims, en Avessac, pour passer la soirée, prendre une douche, dormir dans de vrais draps et vivre ensemble un bon moment

Merci Gaby , merci Annette.