31eme étape Saulx-leDuc - Bourberain 25km O gué ! O gué !

La butte de Saulx-le-duc était encore dans les nuages ce matin, lorsque Gilbert, le frère de JJacques, nous a déposés, chez Colette pour récupérer une partie de notre paquetage.

Pourquoi Gilbert et non Frédérique comme initialement prévu ? Parce qu'il a été appelé en pompier par Fred, sa fille, pour pomper l'eau de son sous-sol.

Frédérique et Laurent habitent à Dijon en bordure de l'Ouche, la rivière qui traverse Dijon et qui a causé mille misères aux riverains en débordant. C'est une Côte d'or frappée par les inondations que nous avons trouvée ce matin.

Après 5 jours d'arrêt, nous avions l'impression de recommencer notre pèlerinage comme au premier jour. Mais très vite, il a fallu plonger dans la réalité de la marche quotidienne. Et la réalité cotedorienne est inévitablement mouillée ces jours-ci.

A Dienay, la route et les trottoirs sont noyés sous 20cm d'eau et sur 30 m de longueur. Ni une, ni deux ! Nous voilà pieds nus pour traverser la mare. Gilbert a attendu une heure pour nous voir arriver, voir la décision que nous allions prendre et prendre la photo.

C'est ensuite sous le soleil que nous avons repris la route, chassant devant nous de gros nuages noirs qui sont allés s'écraser sur la Haute-Saône.

Le printemps est bien installé. En 3 jours, avec de la chaleur et de l'humidité, la nature a explosé. Les colzas sont en fleurs. Quelques orges commencent à épier. Les pissenlits ont fini leur floraison. Seuls quelques chênes sont encore à la traine.

Et puis, il y a eu ce petit passage marqué sur notre plan : gué. Le problème c'est qu'avec les excès d'eau, le gué en question est devenu rivière, avec un fort courant. Agnès se porte volontaire pour sonder le fleuve et arrive au plus fort du courant. C'est alors qu'elle remarque sur sa droite un poteau électrique en béton posé à plat en travers du ruisseau en guise de pont, complètement masqué par la végétation.

Nous voici enfin à Bourberain, terme de cette étape de reprise, avec, en guise d'accueil, ces mots inscrits sur un des piliers du portail d'entrée du cimetière :

- Nous avons été ce que vous êtes

et vous serez ce que nous sommes.

Sur ces paroles pleines de réconfort, de chaleur humaine et d'espérance chrétienne, nous vous disons :

Kenavo. Abenn arhoah

Au revoir. A demain.