36eme étape Etalans - Mouthier-Haute-Pierre 22km Des montées et des descentes

Le ciel bas crache son crachin sans discontinuité depuis ce matin sur des ponchos flambants neufs que nous etrennons aujourd'hui, les vieux prenaient l'eau par toutes les coutures. Alors à défaut de regarder le paysage, nous regardons par terre ; c'est ainsi que Jean-Jacques a récolté une morille. Mais qu'en faire lorsqu'on n'a pas un oeuf à se cuire en omelette ? Alors nous l'avons offert à la patronne du café de Lavans qui a de la parenté à Pluneret.

Hier soir, à Étalans, nous avons dormi dans une ancienne ferme comtoise vieille de plus de 300 ans (les Hauts Doux Instants d'évasion). Nous ne pouvons que la recommander aux pèlerins de la Francigena. L'hôtesse de ces lieux joue vraiment le jeu de l'accueil pèlerin. Merci Madame.

Les vieilles fermes comtoises sont principalement construites en habitat groupé dans les villages. Ces gigantesques bâtisses carrées de 20 à 30m de côté rassemblaient sous un même toit plusieurs générations avec leurs animaux et leur fourrage. Bâties sur plusieurs niveaux avec un accès au grenier par rampe inclinée extérieure, elles permettent d'y passer l'hiver en quasi autarcie. Celle d'Etalans avait même un four à pain.

Dans le même esprit, on trouve dans chaque commune une fruitière à comté. Celle-ci n'est autre qu'une coopérative laitière transformant le lait, produit périssable, en fromage, produit conservable. Ces fruitières, ancêtres des coopératives agricoles actuelles, existent depuis près de 200 ans.

Après la ferme des Suchaux, nous avons commencé la dégringolade vers Lods et Mouthier : perte de 250m d'altitude sur 1,5km sur un chemin caillouteux qui vous secoue les genoux. Vraiment nous regrettons d'avoir ce temps maussade. Les gorges de Nouailles où coule la Loue sont de toute beauté. Ce soir, nous sommes logés en surplomb de la rivière qui coule à gros bouillons. Nous l'entendons gronder.

Pour la première fois nous avons vraiment l'impression d'être en montagnes, petites peut-être, mais à l'échelle de nos "Mané" de Plouhinec (Maneguen, Mane Kerzine, Mane Kerguezec....), de sacrées montagnes.

Et toujours sur la route le même étonnement à notre égard lorsque nous engageons la conversation, et toujours le flot d'encouragements et de souhaits de réussites.

Kenavo.

Arhoah e vam e Pontarlier, unan ag ar heriou devehan eraog arriu e bro Swis.

Au revoir.

Demain nous serons à Pontarlier une des dernières villes avant la Suisse.