45eme étape Orsieres - Bourg-St-Pierre 16km + St-Rhemy-Bosses - Etroubles 7km

Hier sur le chemin nous avons rencontré un troupeau d'une dizaine de génisses toutes noires avec de belles cornes bien droites et équipées de clarines. Ce sont des bovins de race Herens, une race du Valais qui a une particularité bien singulière. Les vaches adultes ont cette habitude d'imposer leur dominance sur le troupeau. De cette habitude, on en a fait une vache de combat, le combat des Reines. Au printemps et à l'automne, des compétitions très prisées sont organisées pour désigner la Reine, compétition par catégorie de poids et d'âges.

Hier soir nous sommes allés à l'église d'Orsieres. Il y avait un espace consacré à Maurice Tornay (1910 - 1949), chanoine du Grand St Bernard, missionnaire assassiné au Tibet et béatifié par Jean-Paul II en 1993. Il était d'Orsieres. Sa famille y vit toujours.

Toujours hier soir, nous avons rencontré notre premier confrère en route pour Rome. Peter est de Cologne, il a démarré son périple à Lausanne. Il utilise parfois le train car il a promis à sa femme de ne pas prendre de risque.

Une heure plus tard est arrivée notre première consœur, Marie-Catherine, en provenance d'Anvers. Elle a osé franchir les amas d'arbres sur le flanc de la montagne : "Je crois que j'ai pris de gros risques".

Ce matin : surprise ! Des flocons de neige tombaient sur Orsieres, sans tenir au sol pour autant. Plus nous montions en altitude, plus le paysage blanchissait.

Ce midi, il faisait 5°; nous étions à Bourg St-Pierre, altitude 1600m, mais à l'extérieur, dans les abreuvoirs des animaux, il y avait toujours de la glace.

C'est à Bourg St-Pierre qu'a pris fin notre ascension du Col du Grand-St-Bernard (2469m), car la route n'est pas déneigée et ne le sera pas de sitôt. On entend dans les cafés qu'il est tombé plus d'un mètre de neige là-haut ces derniers jours et que le col ne sera pas ouvert avant une semaine voire deux.

Çà fait un peu tristounet. Un fort sentiment d'inachevé, comme un coureur de marathon qui est contraint d'abandonner au dernier kilomètre.

Les petits miracles de nos drapeaux bretons.

Tout à l'heure, à Bourg St-Pierre, 3eme fois que nous répétons le nom tellement il nous marque, à l'entrée du village, un homme reconnaît nos drapeaux et nous salue. Il nous conseille une auberge pour nous réchauffer et nous restaurer. Nous y allons. A la fin du repas, il revient nous voir et nous propose de nous accompagner de l'autre côté de la frontière, car il faut utiliser la route avec les protections anti-avalanches sur une dizaine de kilomètres au total entre la Suisse et l'Italie sans bordure pour les piétons. D'autre part, il a un abonnement pour le tunnel.

Pierre-Alain, marié à une bretonne originaire de la région de Dinan, nous a donc conduit en voiture jusqu'à St-Rhemy-Bosses en Italie.

Ce soir, nous sommes à Etroubles dans la vallée d'Aoste. Et déjà il faut s'habituer à ce nouveau pays et ses habitudes. Logés à l'hôtel, nous n'aurons pas trop de surprise avec le prix. Mais, lorsque nous demandons le code Wifi, c'est payant. Dommage, car tout avait bien commencé en Italie avec le fléchage Via Francigena qui nous plait déjà beaucoup.

Kenavo, abenn arhoah.

Eh am de zichenn ag ar maneou betag Aoste.

Au revoir, à demain

Nous allons descendre des montagne jusqu'à Aoste.

Un petit rectificatif : la devise du monastère du Grand St Bernard est "Ici le Christ est adoré et nourri" et non prier et accueillir comme nous vous l'avions annoncée précédemment.