65eme étape Berceto - Pontremoli 25km Entrée en Toscane

En quittant Berceto ce matin, nous avons remarqué ce petit monument érigé en l'honneur des habitants de ce pays qui ont dû émigrer, principalement au début du XXeme siècle vers la France qui a accueilli son lot de mineurs de fond, dans le Nord et dans les autres régions minières, son lot d'ouvriers agricoles dans les exploitations du Sud, emigrer aussi vers les Etats-Unis qui se construisaient et qui avaient besoin de maçons. Pour la grande majorité d'entre eux, c'était un voyage sans retour, tournant définitivement le dos à leur terre natale qui ne pouvait plus nourrir son monde, tant la misère était grande.

Cette partie d'Emilie-Romagne, dans les Apennins, contraste terriblement avec la plaine du Pô. Les cascina de la plaine n'ont plus droit qu'au mot case dans la montagne. Les grandes exploitations isolées de la plaine ont disparu pour laisser la place à de petites fermes accrochées à la montagne et regroupées en village.

De nos 808m, nous sommes montés pendant 6km, par des chemins caillouteux, malaisés, parfois boueux, jusqu'au Monte Valoria, plus de 1200m pour découvrir un paysage de toute beauté à 360° et une équipe d'archéologues officiels qui menait des recherches.

- Que cherchez-vous ?

Nous n'avons jamais eu de réponse. Sur une butte, au sommet du mont, ils grattaient le sol à la petite cuillère, le passaient au détecteur de métaux, aspiraient la terre avec un aspirateur, suaient à grosses gouttes. Nous avons voulu prendre une photo. Top secret !

A 150m de là, la terre avait été fouillée cette nuit par une bande de sangliers, apparemment plus chanceux et bien moins précautionneux.

A partir de là, nous avons entamé la descente.

Tout d'abord, le Passo della Cisa, 1041m.

Ce col, isolé en pleine nature est le rendez-vous de quantités de personnes

- des pèlerins pour lesquels le passage est obligatoire

- des marcheurs alpinistes qui partent en randonnée ou à la conquête de quelques sommets

- des cyclistes pour lesquels, l'ascension par la route est en quelque sorte un mini-Tourmalet.

Deux-trois maisons complètent le village dont un bar remarquablement bien placé qui ne désemplit pas à la belle saison.

Il y a aussi une église qu'il faut gravir par des escaliers mais nous avons laissé cette démarche aux cyclistes qui sont allés voir Nostra Signora della Guardia. C'est un lieu de pèlerinage pour tous les sportifs, les athlètes, alpinistes et autres marcheurs.

Au col, nous avons tourné le dos à l'Émilie-Romagne pour entrer en Toscane.

Ceci nous oblige à un rectificatif d'importance : Carrara est bien en Toscane et non dans une autre région comme nous l'avons hélas ! écrit.

Pour résumer la journée, 6km d'ascension au saut du lit, suivis de 19km de descente pour arriver dans l'après-midi, un peu fatigués tout de même, à Pontremoli, dont le Saint Patron est San Giminiano que nous sommes allés voir au Duomo, c'est ainsi que l'on appele la Cathédrale, en timbrant nos credentials.

Il faut le reconnaître mais l'ascension de ce matin est une des plus difficiles que nous ayons faites.

Nuzeh vad deoch.

Ne vam ket pell de voned de gousked.

Bonne nuit

Nous ne serons pas tard pour aller nous coucher.