Depuis quelques jours nous marchons le long ou sur la Via Cassia. C'est une vieille route consulaire qui allait de Rome à Florence. Elle désigne aujourd'hui la SR2 (strada régionale 2) qui vient de Rome, passe par Acquapendente, traverse le Val d'Orcia et va à Sienne. Nous avons emprunté des tronçons plus ou moins longs de cette SR2 et même, parfois, des morceaux de la vieille Via Cassia (Strada vecchia).
Les Italiens ont su conserver le nom de leurs routes antiques : via Cassia, via Aurélia, via Appia, via Francigena etc...
Toute la journée hier et ce matin encore, le mont Amiata nous a accompagnés. C'est le point culminant de la Toscane, aux confins de cette région, de l'Ombrie et du Lazio. Ce volcan éteint des Apennins, haut de 1738m, est constitué de roches volcaniques riches en cinabre, minerai dont on extrait le mercure.
L'arrière-arrière-grand-père du frère d'un cousin par alliance d'un de nos accueillants lui aurait dit qu'il avait connu la dernière éruption. C'était au pléistocène.
Nous sommes allés visiter la cathédrale d'Acquapendente. Il n'y a plus d'évêque, celui-ci réside à Viterbo. Nous y avons vu l'exposition des Pugnaloni.
Il y a bien longtemps, deux paysans virent un cerisier mort fleurir devant leurs yeux. Pour eux c'était un signe de la Vierge qui les incitait à se rebeller contre leur souverain, Frédéric Barberousse. La population se souleva et détruisit le château.
Pour commémorer cet événement, on fête ici, à la mi-mai, la Madonna del Fiore (N.D. des fleurs). A cette occasion, un concours de création de tableaux est organisé. Tous les tableaux font 2,60 par 3,60m. Ils ne doivent contenir que des fleurs, des rameaux et des feuilles, agencés en mosaïque. Les tableaux sont exposés toute l'année dans la basilique. Les effets de perspectives et de relief sont surprenants.
Nous nous permettons de présenter un tableau. Il représente le chantier de construction d'un vitrail dans une cathédrale.
Ça faisait plus d'un mois que nous ne les avions plus sortis du sac. Ils commençaient à désespérer. Mais aujourd'hui il a fallu se résoudre à enfiler nos ponchos. Nous nous sommes pris un orage carabine sur le dos. Ça tonnait tout autour de nous. C'était un festival son et lumière. Même la grêle s'est mise de la partie.
Le problème du poncho c'est qu'il coule dans les chaussures. Complètement "gauges" ! Complètement trempés ! Seront-elles sèches pour demain matin ? C'est peu probable sans l'aide d'un sèche-cheveux...
Stop ! Nous ne voulons quand même pas que l'on pleure dans les chaumières parce que deux énergumènes se sont faits surprendre par la pluie alors qu'ils n'avaient qu'à attendre tranquillement deux heures à l'abri avant de reprendre la route.
Cette pluie nous a permis aussi de connaitre un peu mieux la terre de la région. Nous nous posions la question : est-ce du sable ou est-ce du limon ? Avec la pluie, nous avons la réponse. En marchant dans les champs, nous avions plus de 500g de terre collée aux chaussures.
C'est ainsi que nous avons pris contact avec le Lazio en quittant la Toscane.
Bonne soirée.
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