Quatre jours à Rome : 1er jour

A l'arrivée au refuge, hier soir, c'est avec émotion que nous avons revécu la cérémonie d'Abadia Isola et de Radicofani : le lavement des pieds.

Et hier soir, ça prenait une toute autre importance. Sans être des sur-hommes, nous étions un peu les héros de la soirée. Et même les héros doivent être dignes de s'asseoir à la table commune, avoir les pieds propres, avoir le coeur propre.

Ce matin, il était 8h30 lorsqu'Agnès s'est réveillée. Il faut dire que le bruit incessant de la ville, de la rue, avait un peu contrarié la sérénité de sa nuit.

Louis, le Hollandais, s'en est allé, le sac sur le dos. Marie-Catherine, l'Anversoise, devait prendre un train vers 6h ; à 9h elle dormait toujours.

Vers 10h nous nous sommes dirigés vers la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs : 4,3km à pied pour se désintoxiquer à petite dose. Cette gigantesque basilique est impressionante par sa taille, sur la Via Ostiense.

De là, nous sommes partis vers Saint-Sébastien des Catacombes. Nous avons donc rajouté 4km à notre forfait. La visite des Catacombes est surprenante : des cavernes creusées dans le tuf volcanique. On nous a bien expliqué que ce n'était pas un lieu de refuge pour les Chrétiens persécutés mais un lieu de sépulture pour ces derniers et pour les Juifs, lieu reconnu par l'autorité romaine qui prélevait des taxes à chaque sépulture.

Puis nous avons emprunté la Via Appia avec beaucoup d'émotion, en souvenir des 6000 esclaves qui suivirent Spartacus et qui y furent crucifiés.

En chemin nous sommes passés devant la petite église "Chiesa Domine Quo Vadis".

On dit que, lors des persécutions de Néron, Saint Pierre, présent à Rome, s'apprêtait à retourner en Palestine. Le Christ lui serait apparu. St Pierre lui aurait demandé où il allait : quo vadis Domine ? Et le Christ lui aurait répondu : Je vais être crucifié une deuxième fois.

Saint Pierre change d'avis et décide de rester avec ses frères chrétiens. Comme eux il sera martyrisé.

Sur le sol de la petite église il y a une pierre avec les traces des pieds où le Christ se serait tenu debout en s'adressant à Pierre.

Nous y avons mis nos pieds : quo vadis Domine ?

Nous avons prolongé notre route pendant encore 3,5km pour rejoindre la "Papale Archibasilica del Santissimo Salvatore e dei Santi Giovanni Battista ed Evangelista in Laterano", Saint-Jean de Latran, la cathédrale du Pape.

Nous y avons salué les douze apôtres. Nous nous sommes interrogés pour savoir si François, le chanoine honoraire de cette basilique, viendrait un jour l'honorer de sa présence, François Hollande bien sûr.

Une cérémonie en rouge sous la présidence d'un évêque, avec des invités munis d'un carton, s'y déroulait. La barrière de la langue ne nous a pas permis de comprendre le sens de l'homélie, mais en voyant les visages impatients, fatigués et franchement désintéressés de l'assistance, nous avons compris que nous n'étions pas les seuls à ne rien comprendre.

Nous avons laissé un gros orage se terminer et nous sommes rentrés en rajoutant 4 autres kilomètres à notre compteur.

Demain nous espérons assister à l'angélus sur la place Saint-Pierre.

Le Pape François, Francesco, a une cote de sympathie extraordinaire auprès des Italiens.

Kenavo