Merh ar skubour ruioù

Merh ar skubour ruioù

Goudé gouilioù an Nandeleg, d’ar pemp a viz Genvér 1979, dé gouil ar Stérenn, ar Pab Iehann-Paol II en-doé choéjet moned de wéled ur hanedidezh (Ofig Jézus) saùet én ur harrdi ged skuberion ruioù Roma, tostig tra d’ar Vatikan.

Arlerh en-devoud pédet dirag ar mabig Jézus, ar Werhiéz ha Sant Jojeb, ar Pab ‘oé chomet de gomz ged ar labourizion, ged tud ar hartér ha ged ur vandennad bugalé tolpet én dro d’an ofig. An oll a oé lan a joé de gaouid ar Pab én o zouéh, med hañni ne fié moned de ziviz ged an hani a zalh léh Mab-Doué àr an douar.

Ur plah yaouank, neoah, a dostas d’ar Pab hag abenn kaer hennen a houlennas geti :

-« Più oh-hwi ?

–Me zo mé Vittoria, emé ar plah, chetu me zad aman : ur skubour ruioù èl ar ré-rall

–Pesort michér ho-pes ?

–Labourad a hran én ur stal Ricordi

–Pégement a vugalé oh én ho tiegezh ?

– Hwéh om, ha mé é an hani gozhan

-Pé oed ho-pes ?

-Pemp blé àrn-ugnet, Tad Santél

-N’oh ket diméet ?

-Dizimé on hoah, mes kent pell éma delé dein diméein. »

 

 

Deit a oé divougenn Vittoria de voud liù-roz ha pilad a hré buan hé halon. Mes, én ur wéled ged pégement a zoustér, a garanté hag a resped é sellé ar Pab dohti, é tas hardihted d’ar plah, ha hi ‘gredas lared dehoñ : « Tad Santél, me garehé ma vehé hwi a lidehé me overenn eured ! ».Laosket hé-doé hé halon de gomz heb sonjal ré ér péh a houlenné.

Ar Pab a sellas dohti ged ur minhoarzh, a soublas é benn hag a laras : « Ya » Vittoria a gredé hunvréal. « O ! Gwir é ? …Koutant oh de vennigein me diméenn ? » Hag an eil wézh, é soublas Iehann-Paol é benn.

Un nebeud déioù goudé, éh oé bet kleùet é Radio-Vatikan an doéré-man : « D’ar pemp àrn-ugent a viz Genvér é vo benniget euredenn Mario Maltese ha Vittoria Janni é chapél Paolina ged an Tad Santél ar Pab. »

Ar chapél-sé, gwéharall, a vezé dégeméret énni prinsed ha rouanné Europa. Ar wézh-man, éh oé tro merh ur skubour ruioù de voud dégeméret ged ur pab hag a zo tost é galon d’an dud paour ha distér. Rag, dirag Doué ne des na paour na pitaod, na roué na mevel, na rouanéz na matezh, ne des nemed bugalé de Zoué ha breudér de Jézus-Krist.

Mériadeg Herrieu.

La fille du balayeur de rues

Après les fêtes de Noël, le 5 janvier 1979, le jour de l’Epiphanie, le Pape Jean-Paul II avait choisi d’aller visiter une crèche construite dans un garage par des balayeurs de rue de Rome, tout près du Vatican.

Après avoir prié devant l’(Enfant-Jésus, la Vierge et Saint Joseph, le Pape était resté discuté avec les travailleurs, avec les gens du quartier et avec une bande de gamins rassemblés tout autour de la crèche. Ils étaient tous pleins de joie à trouver le Pape chez eux, mais personne n’osait aller causer avec celui qui tient la place du Fils de Dieu sur la terre.

Une jeune fille, cependant, s’approcha du Pape et aussitôt, celui-ci lui demanda :

-« Qui êtes-vous ?

-Moi, je suis Vittoria, dit la jeune fille, voici mon père ; un balayeur de rues comme les autres.

-Quel métier avez-vous ?

-Je travaille dans un magasin Souvenirs ».

-Combien d’enfants êtes-vous à la maison ?

-Nous sommes six, et je suis la plus âgée.

-Quel âge avez-vous ?

-25 ans, Saint-Père ;

-N’êtes-vous pas mariée ?

-Je suis encore célibataire, mais je dois me marier prochainement. »

Les joues de Vittoria étaient devenues roses et son cœur battait à toute allure. Mais en voyant avec quelle douceur, avec quel amour et avec quel respect, la regardait le Pape, la hardiesse la prit et elle osa lui demander : « Saint Père, j’aimerais que ce soit vous qui célébriez la messe de mon mariage ! » Elle avait laissé son cœur parler sans penser à ce qu’elle demandait.

Le Pape la regarda avec un sourire, baissa la tête et dit : ‘Oui ! » Vittoria croyait rêver « O ! C’est vrai ?... Vous êtes d’accord pour venir bénir mon mariage ? » Et pour la deuxième fois, le Pape Jean-Paul baissa la tête.

Quelques jours plus tard, il a été entendu à Radio-Vatican, la nouvelle suivante : « Le 25 janvier, sera béni le mariage de Mario Maltese et de Vittoria Janni, dans la Chapelle Pauline, par le Saint Père le Pape »

Dans cette chapelle autrefois, on accueillait des princes et des rois d’Europe. Cette fois-ci, c’était au tour de la fille d’un balayeur de rues d’être accueillie par un pape dont le cœur est proche des pauvres et des déshérités. Car devant Dieu, il n’y a ni pauvre ni riche, ni roi ni serviteur, ni reine ni servante, il n’y a que des enfants de Dieu et des frères de Jésus-Christ.

Meriadeg Herrieu.