St-Sébastien hors les Murs

La basilique au-dessus des catacombes, sur la Voie Appienne

 

Histoire

Construite dans la première moitié du IVe siècle, au-dessus des catacombes du même nom, la basilique est dédiée à saint Sébastien, martyr romain populaire du IIIe siècle. Le terme « hors-les-murs » fait référence au fait qu’elle se trouve à l’extérieur du mur d’Aurélien, et la différencie de la basilique Saint-Sébastien située sur le mont Palatin.

Selon une autre tradition, en 258, au cours des persécutions de Valérien, les catacombes ont été utilisées temporairement comme lieu de sépulture des deux autres saints martyrs de Rome, les apôtres saint Pierre et saint Paul, dont les restes ont été transférés plus tard dans les deux basiliques portant leurs noms : d’où la dédicace originelle de l’église, Basilica Apostolorum (« Basilique des Apôtres »). La dédicace de Sébastien remonte au IXe siècle.

Les reliques de Sébastien sont placées dans l’église autour de 350. Elles sont transférées à Saint-Pierre en 826, juste avant une attaque sarrasine au cours de laquelle l’église est détruite. Le bâtiment est reconstruit sous le pontificat de Nicolas Ier (858-867), tandis que l’autel du martyr est consacré par Honorius III, à la demande des Cisterciens à qui l’église est consacrée.

Au XIIIe siècle, l’arcade de la triple nef est murée.

L’édifice actuel est en grande partie du XVIIe siècle, la construction, commandée par le cardinal Scipione Borghese en 1609, est de Flaminio Ponzio et, après la mort de celui-ci en 1613, confiée à Vasanzio Giovanni.

 

Catacombes de Saint-Sebastien

Avec le temps, saint Sébastien – l'un des martyrs enseveli en ce lieu – a fini par donner son nom au cimetière qui, à l'origine, était appelé "ad catacumbas", c'est-à-dire "près de la combe", en raison des carrières de pouzzolane qui existaient dans la région. Le toponyme "catacombe" a été ensuite étendu, pour indiquer directement les cimetières chrétiens souterrains. L'ensemble était aussi connu comme memoria Apostolorum, du fait qu'on y vénérait les apôtres saint Pierre et saint Paul. Dès le Ier siècle après J.-C., le site a été intensément exploité et construit. En effet, les galeries qui servaient à extraire la pouzzolane furent réutilisées pour recevoir les sépultures à "loculo", aussi bien païennes que chrétiennes ; différents colombarium furent construits, ainsi que deux édifices résidentiels au moins (la "villa grande" et la "villa piccola") décorés de peintures pariétales notoires. Autour de la moitié du IIème siècle, la zone des carrières fut remplie de terre pour permettre d'édifier trois mausolées (de Clodius Hermes, des Innocentiores et de l'Ascia), dans lesquels furent enterrés des chrétiens durant la première moitié du IIIème siècle. Un comblement ultérieur de l'enfoncement détermina la surface sur laquelle fut réalisée la triclia, un portique délimité par un mur sur lequel ont pu être déchiffrés des centaines de graffiti, qui sont des invocations à Pierre et à Paul, vénérés en ce lieu autour de l'an 250 – du fait de l'impossibilité de se rendre sur leurs tombes au Vatican ou sur la Via Ostiense. En ce lieu, l'empereur Constantin (306-337) fit élever une basilique circulaire grandiose. Depuis le IIIème siècle déjà, la catacombe s'était développée dans le sous-sol, abritant les tombes des martyrs Sébastien et Eutychien. Pendant tout le Moyen Age, le complexe fut animé et très fréquenté. Au XVIIème siècle, le Cardinal Scipion Borghese fit construire l'actuelle basilique baroque de Saint-Sébastien, située dans la nef centrale de l'édifice constantinien.